lundi 24 septembre 2018

Séjour Rando à Bédoin-Mont Ventoux du 8 au 15 septembre

  Un aperçu de la belle semaine de randonnées, passée entre amis des sentiers dans le massif du Mont Ventoux, avec  soleil et parfums de Provence....

Quelques images et le journal de Michèle :

PS: Un diaporama complet sera réalisé en fin d'année.






Le lac du Paty
Pour la première de la semaine, un seul circuit au départ de Caromb pour les 43 randonneurs arrivés hier en cours de journée à Bédoin, joli village au cœur de la Provence dans le Vaucluse au pied du Mont Ventoux, le clou de la semaine à venir.
Avec le soleil, nous voilà partis à grimper à travers la garrigue jusqu'au village de Barroux très pittoresque avec ses rues étroites, ses maisons en pierre, dominé depuis le XIIème siècle par un château de style renaissance.
Il faut dire que c'est très vite la pagaille dans les rangs : plus on se rassemble plus on s'éparpille. Aussi, la pause fraîcheur au pied du château est la bienvenue pour toute la troupe qui peut contempler tout à loisir la campagne environnante, ses vignes et ses champs d'oliviers avec en toile de fond 'les dentelles de Montmirail' qui font face au mont Ventoux.
Nous quittons le village par un petit sentier tortueux à travers le bois d'Hugues composé de buis, de pins d'Alep et de chênes Kermès qui ne sont point des arbres mais des buissons, pour remonter en flèche sur le plateau en direction du lac du Paty.
Une nouvelle échappée de nos seniors Jean et Michel, cause du souci à leurs épouses qui aussitôt lancent un avis de recherche. Ils ont bon pied, bon œil et aucunement besoin d'un GPS pour arriver à destination avant tout le monde. L'alerte est levée !
Le niveau du lac, dû à la sécheresse qui perdure depuis plus de 2 mois, est bien bas et le thermomètre affiche plus de 30°, aussi nous squatterons presque la totalité des tables de pique-nique pour nous installer à l'ombre de grands arbres : des mûriers dont la feuille sert à nourrir les vers à soie (aux dires de notre spécialiste botanique René) et déguster nos premières crudités face au lac qui scintille de mille feux au soleil de midi.
Par un sentier assez raide et caillouteux nous remonterons jusqu'à la balise de la chapelle. Ça fleure bon le thym, le romarin. Là, le groupe se scinde en 2, une partie va y aller directement, l'autre fera un détour dans la garrigue jusqu'au lieu-dit 'Les 3 Termes' avant d'emprunter un chemin forestier, faire un petit crochet par la chapelle, visiter le lieu, admirer sa statue de sainte Madeleine, y découvrir des murs en pierres sèches avant de poursuivre sur le chemin abandonné précédemment, tout en lacets ou couper au court, c'est selon, et regagner enfin les voitures et un peu de fraîcheur générée par la climatisation.

Aujourd'hui, saint Alain, ne pas oublier de lui faire la bise avant la fin de la journée,











Le mont Ventoux
Par Malaucène et jusqu'à la station du Mont Serein, zen soyons zen, l'ascension commence sur la route et déjà nous semons Jacqueline et sa 'titine' chargée à bloc dans les lacets.
Au sortir des voitures nous restent 17 km avec plus de 800 m de dénivelé à parcourir.
Les 17 bédouins vont devoir s'accrocher à travers ces grands espaces dominés par le vent voire le mistral qui souffle une bonne partie de l'année, sauf aujourd'hui. Miracle, bonnets, gants et doudounes vont rester dans les sacs à dos, d'autant que la montée sur de nombreuses dalles de lapiaz va nous maintenir en bonne température.
'Il y a deux ans, c'était le Canigou
aujourd'hui c'est le Mont Ventoux
aussi nommé mont chauve ou mont pelé.
De loin, on le croirait enneigé
De près c'est un terrain lunaire
voire un immense désert
Un mythe pour les cyclistes
Un monde surréaliste
Pas du tout le même cailloux
mais quel écrin pour ce bijou.
Le mont Ventoux ou géant de la Provence culmine à 1912 m. Une tour d'observation de plus de 40 m surmontée d'une antenne TDF, surplombe son sommet envahi par une cohorte de cyclistes. Dans ce lieu magique nous nous sommes restaurés tout en admirant l'horizon qui se déroule devant nos yeux sur 360°, avant de traverser cette immensité désertique ornée de piquets rouges et bleus (limites à ne pas franchir en cas de brouillard ???) et de quelques pins crochets qui s'accrochent et luttent contre vents et marées sur ce sol ingrat. Il ne nous restait plus qu'à redescendre à travers des pans entiers d'éboulis instables, autant au-dessus de nos têtes qu'en dessous de nos pieds. A chaque pas, il fallait être très attentif, avancer calmement et pour certains, lutter contre la peur du vide. Inoubliable !
Dans les sous-bois, de nombreux champignons émergent péniblement parmi les épines de pins et quantité de pommes de pins roulent sous nos pieds. Le plus dur, fut le dernier km, en bord de route pour regagner la station. Heureusement que nous avions encore la tête dans les nuages suite à une telle escalade et à tant de magnificence.












Les gorges de la Nesque
Aujourd'hui, allez savoir comment, 'la titine' de Jacqueline est arrivée la première à Monieux, lieu de RDV, face à toutes les autres voitures, mais elle a raté le point d'eau lieu de départ du jour ! Peut mieux faire, rejouer...
Nous nous engageons illico presto, par des chemins caillouteux dans la forêt que nous ne quitterons guère de la journée : riche et variée en espèces végétales : bruyères, buis, chênes, alisiers, cornouillers dont Agnès me fera goûter le fruit, genévriers dont Claudine m'indiquera les baies à récolter, mûriers où chacun pourra cueillir quelques mûres pour se dessécher le gosier. Cette même forêt nous offrira en prime quelques intermèdes avec des chemins plus doux, aubaine pour nos pieds, chacun appréciera. Nous profiterons d'une clairière aux abords de la ferme Saint-Hubert pour faire la pause casse-croûte, face à un champ de lavande, hélas récoltée mais où je glanerai tout de même quelques brins très odorants, avec à l'horizon, la star de la semaine le mont Ventoux, mais de gorges point, seulement le soutien !
Tout l'après-midi, ça monte et ça redescend dans les cailloux, pour preuve :sur le bord du chemin, il y a même un cimetière de kerns et tout près nous apercevons les premières colchiques. Une fois de plus les 'costauds' ont pris le large, aussi pas de crochet par la chapelle Saint-Michel, la colonne est trop étirée. Et il y a déjà assez de Michel (e) dans les rangs.
Les gorges ne se dévoileront qu'en fin de parcours et encore, faudra effectuer le retour en voitures par la route touristique pour les admirer dans toute leur splendeur, leur profondeur et leur étendue.









les dentelles de Montmirail
Alors là Jacqueline, tu l'as joué à la 'Fangio', tu les as tous semés avec ta 'titine', sur le parking de départ, tu étais bien la première arrivée. Tu as même failli attendre... Enfin tu l'as eu ta revanche. Chapeau !
Deux groupes ce matin : les 10 costauds qui font le tour des Dentelles de Montmirail au départ du Col de Cayron et vont souffrir dans ce périple très accidenté, plus dur que le mont Ventoux c'est peu dire, et 23 autres qui se contentent, depuis le village de Gigondas, nom évocateur pour les amateurs de grands crus, de monter jusqu'au premier tronçon.
Donc, pour nous autres, les 23 petits, vous l'aurez compris, le matin ça monte et l'après midi c'est plus cool, ça redescend.
Encore et toujours de la caillasse, chemins très étroits, les buis malades nous chatouillent de la tête aux pieds et il n'est pas rare d'avoir une chenille qui se promène sur nos couvre-chef. Brrr ! que c'est pénible. La vallée qui s'ouvre devant nous depuis le belvédère du 'Rocher du Midi' avec table d'orientation, est verdoyante sous le soleil matinal, des vignes à perte de vue et des villages dispersés çà et là comme dans un écrin de verdure.
Pour midi, nous déboucherons au pied des dentelles, quel spectacle grandiose, nous pourrons y contempler l'autre versant, s'y restaurer avant de longer des parois vertigineuses tout en observant leurs découpes originales, que de doigté dans le travail de la nature ! quelle belle dentelle, matière première pour le soutien-gorges de la Nesque, vous vous souvenez ?
Par des chemins tout aussi caillouteux nous amorçons la descente. À la garrigue, succèdent les chênes puis les vignobles. Dur dur de résister à la tentation d'y glaner quelques grains de raisin. En profiter pour jeter un dernier coup d’œil en arrière et graver ce paysage en nous. Même pas 8 km ce qui nous libère du temps pour visiter quelques caves et finir la journée au frais. N'oubliez pas il faut un 'Sam' pour chaque voiture...













Rand'eau dans le Toulourenc
Ils sont 20 à vouloir se jeter à l'eau convaincus qu'après plus de 2 mois de sécheresse, le niveau de la rivière serait dérisoire ! En fait, cela va se révéler plus périlleux que nous ne l'imaginions...
Au sortir des voitures chacun chausse ses chaussures de rando, à peine 20 m plus loin, nous abordons les gorges du Toulourenc, entre Drôme et Vaucluse, un site exceptionnel, sauvage, une vallée encaissée entre le mont Ventoux et le montagne de Bluye. Tout de suite les choses vont se corser : faut changer de chaussures et partir à l'aventure, seulement à peine 10 cm d'eau mais froide 'à glagla', et des petits galets, ça rigole dans les rangs, c'est original, l'endroit est magnifique, dépaysement garanti, mais très vite nous allons déchanter. Le niveau monte, des blocs de rochers et des marmites naturelles apparaissent, il va falloir se mouiller ou escalader. A chacun sa technique, les shorts sont retroussés au maximum, le maillot de bain aurait été de mise, ça glisse, ça tombe, les petits sont largement défavorisés, mais quel régal ! l'eau y est d'une couleur atypique entre, blanc, bleu ou turquoise selon la lumière ou la profondeur. Pas de courageux pour aller jusqu'à y plonger ? Et non.
A midi, nous sommes toujours dans l'eau, une plage nous accueillera pour notre pique-nique hebdomadaire. Quand on a les pieds bleus, c'est qu'on est amoureux, le soleil va se charger de les réchauffer. Revigorés, nous voilà repartis dans le lit de la rivière et c'est ainsi que nous avons parcouru plus de 6 km du pont de Veaux ou pont Bleu au pont de Toulourenc qui marque la fin de la randonnée dans l'eau, sans aucun dénivelé...
Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ? Oui mais shorts et maillots encore humides auront largement le temps de sécher lorsque nous emprunterons le sentier du retour. Le plus dur reste à venir : à flan de falaise, ça grimpe raide, un ancien chemin de muletier souvent en remblai sur des murs de pierres sèches sous un soleil de plomb, ou des dalles rocheuses, quelques rares zones d'ombres dispensées par des buis rabougris. Dur, dur, ça peine dans la montée, tant et si bien que nous sommes contraints à 2 abandons qui vont redescendre jusqu'à la route où nous pourrons les récupérer en fin de parcours. Mais quel point de vue sur les gorges avec la rivière, minuscule, là, tout en bas et si nous levons un temps soit peu le nez, nous retrouvons le Ventoux.
Enfin les 300 m de dénivelé sont atteints, encore une bonne descente, agrémentée par le chant des cigales et nous voilà rendus à notre point de départ. Pour une première: trop cool !












Les ocres de Mormoiron
Dernier jour, au programme une dernière balade de 11 km avec peu de dénivelé pour découvrir les ocres de Mormoiron.
Au départ du plan d'eau des Salettes, 34 participants empruntent un sentier très confortable, sable et épines de pins, quel bonheur pour nos pieds, mais qui grimpe dans une forêt luxuriante composée de châtaigniers, figuiers, chênes blancs, pins maritimes et un sous-bois rempli de bruyères en fleurs, un nouveau dépaysement, et longe un site d'accrobranches où des adolescents s'égaient gaiement..
Une fois la crête franchie, nous redescendons pour atteindre les premières carrières d'ocre et c'est là que le groupe décide de scinder en 2. Il y a tellement de petits chemins sur ce site que chacun cherche sa route se croise et se recroise, si bien que le groupe 2, au départ composé seulement de 7 membres finira la journée à 16.
Mais revenons à nos moutons : les ocres, beau camaïeu de jaune, orange, rouge... qui n'est pas sans nous rappeler les ocres du Roussillon, un vrai marbré où apparaissent quelques cavernes et où déjà la forêt reprend ses droits suite à la fin de l'exploitation des carrières.
Nous continuerons sur un sol toujours aussi souple et si le 1er groupe a décidé de parcourir les 11km d'une seule traite, le 2ème groupe musarde à travers les vignobles, les oliveraies avant de s'octroyer une pause déjeuner en pleine forêt face au Mont Ventoux qui joue à cache cache avec les branchages.
Ayant un malade dans les rangs, le 2ème groupe se verra contraint d'abandonner le circuit prévu pour regagner au plus vite le point d'eau par la route et dès 15 h chacun pourra vaquer à ce que bon lui semble, un dernier achat, une sieste, non pas déjà les valises !!!
Mais au fait, et Jacqueline, elle a disparu de la circulation ? Non rassurez-vous, elle a fini dans le 1er groupe. Les premiers seront les derniers, et les derniers ? vous connaissez l’adage qui se vérifie une fois de plus.
Merci à la MPT, au président du groupe de randonneurs, aux organisateurs des circuits, aux guides bien bousculés par leur GPS et aux randonneurs. Tous ensembles vous avez contribué à la pleine réussite de ce séjour au cœur de la Provence, un terroir qui sent bon la truffe, la lavande et le vin avec ses jolis villages au nom parfois bizarre : Suze la Rousse, Crillon le Brave, Bédoin ou Beaumes de Venise... qui dit mieux ?
Semaine à classer dès lors dans le domaine des souvenirs en rêvant déjà au prochain séjour programmé pour 2019, dans le Morbihan.










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