Quelques images et le journal de Michèle :
Le lac du Paty
PS: Un diaporama complet sera réalisé en fin d'année.
Le lac du Paty
Pour la première de la semaine, un seul circuit
au départ de Caromb pour les 43 randonneurs arrivés hier en cours de journée à
Bédoin, joli village au cœur de la Provence dans le Vaucluse au pied du Mont
Ventoux, le clou de la semaine à venir.
Avec le soleil, nous voilà partis à grimper à travers la
garrigue jusqu'au village de Barroux très pittoresque avec ses rues étroites,
ses maisons en pierre, dominé depuis le XIIème siècle par un château de style
renaissance.
Il faut dire que c'est très vite la pagaille dans les
rangs : plus on se rassemble plus on s'éparpille. Aussi, la pause fraîcheur au
pied du château est la bienvenue pour toute la troupe qui peut contempler tout à
loisir la campagne environnante, ses vignes et ses champs d'oliviers avec en
toile de fond 'les dentelles de Montmirail' qui font face au mont
Ventoux.
Nous quittons le village par un petit sentier tortueux à
travers le bois d'Hugues composé de buis, de pins d'Alep et de chênes Kermès qui
ne sont point des arbres mais des buissons, pour remonter en flèche sur le
plateau en direction du lac du Paty.
Une nouvelle échappée de nos seniors Jean et Michel,
cause du souci à leurs épouses qui aussitôt lancent un avis de recherche. Ils
ont bon pied, bon œil et aucunement besoin d'un GPS pour arriver à destination
avant tout le monde. L'alerte est levée !
Le niveau du lac, dû à la sécheresse qui perdure depuis
plus de 2 mois, est bien bas et le thermomètre affiche plus de 30°, aussi nous
squatterons presque la totalité des tables de pique-nique pour nous installer à
l'ombre de grands arbres : des mûriers dont la feuille sert à nourrir les vers à
soie (aux dires de notre spécialiste botanique René) et déguster nos premières
crudités face au lac qui scintille de mille feux au soleil de midi.
Par un sentier assez raide et caillouteux nous
remonterons jusqu'à la balise de la chapelle. Ça fleure bon le thym, le romarin.
Là, le groupe se scinde en 2, une partie va y aller directement, l'autre fera un
détour dans la garrigue jusqu'au lieu-dit 'Les 3 Termes' avant d'emprunter un
chemin forestier, faire un petit crochet par la chapelle, visiter le lieu,
admirer sa statue de sainte Madeleine, y découvrir des murs en pierres sèches
avant de poursuivre sur le chemin abandonné précédemment, tout en lacets ou
couper au court, c'est selon, et regagner enfin les voitures et un peu de
fraîcheur générée par la climatisation.
Aujourd'hui, saint Alain, ne pas oublier de lui faire la
bise avant la fin de la journée,
Le mont
Ventoux
Par Malaucène et jusqu'à la station du Mont
Serein, zen soyons zen, l'ascension commence sur la route et déjà nous semons
Jacqueline et sa 'titine' chargée à bloc dans les lacets.
Au sortir des voitures nous restent 17 km avec plus de
800 m de dénivelé à parcourir.
Les 17 bédouins vont devoir s'accrocher à travers ces
grands espaces dominés par le vent voire le mistral qui souffle une bonne partie
de l'année, sauf aujourd'hui. Miracle, bonnets, gants et doudounes vont rester
dans les sacs à dos, d'autant que la montée sur de nombreuses dalles de lapiaz
va nous maintenir en bonne température.
'Il y a deux ans, c'était le Canigou
aujourd'hui c'est le Mont Ventoux
aussi nommé mont chauve ou mont pelé.
De loin, on le croirait enneigé
De près c'est un terrain lunaire
voire un immense désert
Un mythe pour les cyclistes
Un monde surréaliste
Pas du tout le même cailloux
mais quel écrin pour ce bijou.
Le mont Ventoux ou géant de la Provence culmine à
1912 m. Une tour d'observation de plus de 40 m surmontée d'une antenne TDF,
surplombe son sommet envahi par une cohorte de cyclistes. Dans ce lieu magique
nous nous sommes restaurés tout en admirant l'horizon qui se déroule devant nos
yeux sur 360°, avant de traverser cette immensité désertique ornée de piquets
rouges et bleus (limites à ne pas franchir en cas de brouillard ???) et de
quelques pins crochets qui s'accrochent et luttent contre vents et marées sur ce
sol ingrat. Il ne nous restait plus qu'à redescendre à travers des pans entiers
d'éboulis instables, autant au-dessus de nos têtes qu'en dessous de nos pieds. A
chaque pas, il fallait être très attentif, avancer calmement et pour certains,
lutter contre la peur du vide. Inoubliable !
Dans les sous-bois, de nombreux champignons émergent
péniblement parmi les épines de pins et quantité de pommes de pins roulent sous
nos pieds. Le plus dur, fut le dernier km, en bord de route pour regagner la
station. Heureusement que nous avions encore la tête dans les nuages suite à une
telle escalade et à tant de magnificence.
Les gorges
de la Nesque
Aujourd'hui, allez savoir comment, 'la titine' de
Jacqueline est arrivée la première à Monieux, lieu de RDV, face à toutes les
autres voitures, mais elle a raté le point d'eau lieu de départ du jour ! Peut
mieux faire, rejouer...
Nous nous engageons illico presto, par des chemins
caillouteux dans la forêt que nous ne quitterons guère de la journée : riche et
variée en espèces végétales : bruyères, buis, chênes, alisiers, cornouillers
dont Agnès me fera goûter le fruit, genévriers dont Claudine m'indiquera les
baies à récolter, mûriers où chacun pourra cueillir quelques mûres pour se
dessécher le gosier. Cette même forêt nous offrira en prime quelques intermèdes
avec des chemins plus doux, aubaine pour nos pieds, chacun appréciera. Nous
profiterons d'une clairière aux abords de la ferme Saint-Hubert pour faire la
pause casse-croûte, face à un champ de lavande, hélas récoltée mais où je
glanerai tout de même quelques brins très odorants, avec à l'horizon, la star de
la semaine le mont Ventoux, mais de gorges point, seulement le
soutien !
Tout l'après-midi, ça monte et ça redescend dans les
cailloux, pour preuve :sur le bord du chemin, il y a même un cimetière de kerns
et tout près nous apercevons les premières colchiques. Une fois de plus les
'costauds' ont pris le large, aussi pas de crochet par la chapelle Saint-Michel,
la colonne est trop étirée. Et il y a déjà assez de Michel (e) dans les
rangs.
Les gorges ne se dévoileront qu'en fin de parcours et
encore, faudra effectuer le retour en voitures par la route touristique pour les
admirer dans toute leur splendeur, leur profondeur et leur étendue.
les
dentelles de Montmirail
Alors là Jacqueline, tu l'as joué à la 'Fangio',
tu les as tous semés avec ta 'titine', sur le parking de départ, tu étais bien
la première arrivée. Tu as même failli attendre... Enfin tu l'as eu ta revanche.
Chapeau !
Deux groupes ce matin : les 10 costauds qui font le tour
des Dentelles de Montmirail au départ du Col de Cayron et vont souffrir dans ce
périple très accidenté, plus dur que le mont Ventoux c'est peu dire, et 23
autres qui se contentent, depuis le village de Gigondas, nom évocateur pour les
amateurs de grands crus, de monter jusqu'au premier tronçon.
Donc, pour nous autres, les 23 petits, vous l'aurez
compris, le matin ça monte et l'après midi c'est plus cool, ça
redescend.
Encore et toujours de la caillasse, chemins très
étroits, les buis malades nous chatouillent de la tête aux pieds et il n'est pas
rare d'avoir une chenille qui se promène sur nos couvre-chef. Brrr ! que c'est
pénible. La vallée qui s'ouvre devant nous depuis le belvédère du 'Rocher du
Midi' avec table d'orientation, est verdoyante sous le soleil matinal, des
vignes à perte de vue et des villages dispersés çà et là comme dans un écrin de
verdure.
Pour midi, nous déboucherons au pied des dentelles, quel
spectacle grandiose, nous pourrons y contempler l'autre versant, s'y restaurer
avant de longer des parois vertigineuses tout en observant leurs découpes
originales, que de doigté dans le travail de la nature ! quelle belle dentelle,
matière première pour le soutien-gorges de la Nesque, vous vous
souvenez ?
Par des chemins tout aussi caillouteux nous amorçons la
descente. À la garrigue, succèdent les chênes puis les vignobles. Dur dur de
résister à la tentation d'y glaner quelques grains de raisin. En profiter pour
jeter un dernier coup d’œil en arrière et graver ce paysage en nous. Même pas 8
km ce qui nous libère du temps pour visiter quelques caves et finir la journée
au frais. N'oubliez pas il faut un 'Sam' pour chaque voiture...
Rand'eau
dans le Toulourenc
Ils sont 20 à vouloir se jeter à l'eau convaincus
qu'après plus de 2 mois de sécheresse, le niveau de la rivière serait
dérisoire ! En fait, cela va se révéler plus périlleux que nous ne
l'imaginions...
Au sortir des voitures chacun chausse ses chaussures de
rando, à peine 20 m plus loin, nous abordons les gorges du Toulourenc, entre
Drôme et Vaucluse, un site exceptionnel, sauvage, une vallée encaissée entre
le mont Ventoux et le montagne de Bluye. Tout de suite les choses vont se
corser : faut changer de chaussures et partir à l'aventure, seulement à peine 10
cm d'eau mais froide 'à glagla', et des petits galets, ça rigole dans les rangs,
c'est original, l'endroit est magnifique, dépaysement garanti, mais très vite
nous allons déchanter. Le niveau monte, des blocs de rochers et des marmites
naturelles apparaissent, il va falloir se mouiller ou escalader. A chacun sa
technique, les shorts sont retroussés au maximum, le maillot de bain aurait été
de mise, ça glisse, ça tombe, les petits sont largement défavorisés, mais quel
régal ! l'eau y est d'une couleur atypique entre, blanc, bleu ou turquoise selon
la lumière ou la profondeur. Pas de courageux pour aller jusqu'à y plonger ? Et
non.
A midi, nous sommes toujours dans l'eau, une plage nous
accueillera pour notre pique-nique hebdomadaire. Quand on a les pieds bleus,
c'est qu'on est amoureux, le soleil va se charger de les réchauffer. Revigorés,
nous voilà repartis dans le lit de la rivière et c'est ainsi que nous avons
parcouru plus de 6 km du pont de Veaux ou pont Bleu au pont de Toulourenc qui
marque la fin de la randonnée dans l'eau, sans aucun dénivelé...
Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ?
Oui mais shorts et maillots encore humides auront largement le temps de sécher
lorsque nous emprunterons le sentier du retour. Le plus dur reste à venir : à
flan de falaise, ça grimpe raide, un ancien chemin de muletier souvent en
remblai sur des murs de pierres sèches sous un soleil de plomb, ou des dalles
rocheuses, quelques rares zones d'ombres dispensées par des buis rabougris. Dur,
dur, ça peine dans la montée, tant et si bien que nous sommes contraints à 2
abandons qui vont redescendre jusqu'à la route où nous pourrons les récupérer en
fin de parcours. Mais quel point de vue sur les gorges avec la rivière,
minuscule, là, tout en bas et si nous levons un temps soit peu le nez, nous
retrouvons le Ventoux.
Enfin les 300 m de dénivelé sont atteints, encore une
bonne descente, agrémentée par le chant des cigales et nous voilà rendus à notre
point de départ. Pour une première: trop cool !
Les ocres
de Mormoiron
Dernier jour, au programme une dernière balade de
11 km avec peu de dénivelé pour découvrir les ocres de Mormoiron.
Au départ du plan d'eau des Salettes, 34 participants
empruntent un sentier très confortable, sable et épines de pins, quel bonheur
pour nos pieds, mais qui grimpe dans une forêt luxuriante composée de
châtaigniers, figuiers, chênes blancs, pins maritimes et un sous-bois rempli de
bruyères en fleurs, un nouveau dépaysement, et longe un site d'accrobranches où
des adolescents s'égaient gaiement..
Une fois la crête franchie, nous redescendons pour
atteindre les premières carrières d'ocre et c'est là que le groupe décide de
scinder en 2. Il y a tellement de petits chemins sur ce site que chacun cherche
sa route se croise et se recroise, si bien que le groupe 2, au départ composé
seulement de 7 membres finira la journée à 16.
Mais revenons à nos moutons : les ocres, beau camaïeu de
jaune, orange, rouge... qui n'est pas sans nous rappeler les ocres du
Roussillon, un vrai marbré où apparaissent quelques cavernes et où déjà la forêt
reprend ses droits suite à la fin de l'exploitation des carrières.
Nous continuerons sur un sol toujours aussi souple et si
le 1er groupe a décidé de parcourir les 11km d'une seule traite, le 2ème groupe
musarde à travers les vignobles, les oliveraies avant de s'octroyer une pause
déjeuner en pleine forêt face au Mont Ventoux qui joue à cache cache avec les
branchages.
Ayant un malade dans les rangs, le 2ème groupe se verra
contraint d'abandonner le circuit prévu pour regagner au plus vite le point
d'eau par la route et dès 15 h chacun pourra vaquer à ce que bon lui semble, un
dernier achat, une sieste, non pas déjà les valises !!!
Mais au fait, et Jacqueline, elle a disparu de la
circulation ? Non rassurez-vous, elle a fini dans le 1er groupe. Les premiers
seront les derniers, et les derniers ? vous connaissez l’adage qui se vérifie
une fois de plus.
Merci à la MPT, au président du groupe de randonneurs, aux organisateurs
des circuits, aux guides bien bousculés par leur GPS et aux randonneurs. Tous
ensembles vous avez contribué à la pleine réussite de ce séjour au cœur de la
Provence, un terroir qui sent bon la truffe, la lavande et le vin avec ses jolis
villages au nom parfois bizarre : Suze la Rousse, Crillon le Brave, Bédoin ou
Beaumes de Venise... qui dit mieux ?
Semaine à classer dès lors dans le domaine des souvenirs en rêvant déjà
au prochain séjour programmé pour 2019, dans le Morbihan.
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