samedi 25 avril 2020

Un petit tour de...souvenirs le 23 avril 2020

  Bon, je dois faire mon mea-culpa, enfin il n'y a sûrement que les locaux de l'étape qui auront constaté mon erreur géographique, allez savoir je devais tenir ma carte à l'envers ? du coup j'endosse le costume de simplet ! En effet, la semaine dernière je me suis emmêlé les crayons, le parcours proposé concernait une partie de l’hémisphère sud/ouest de la commune et non le coté nord/est que je vous ai réservé pour aujourd'hui.
  Aussi je vous propose de continuer sur notre lancée en restant au vert pour respirer à plein poumons cet air vivifiant qui nous vient tout droit du grand nord tout en maintenant un aussi bon rythme...
  Comme vous pouvez le constater la nature n'est point confinée, elle s'en donne à cœur joie, vite avant d'être rattrapée par le manque d'eau !!! Le parfum enivrant des jeannettes, des lilas, des cytises embaume nos jardins. Entendez-vous le bourdonnement des abeilles dans les fleurs de pommiers qui déjà enneigent nos vergers et le chant des grillons dans la campagne environnante où les champs de colza nous offrent un éclatant damassé jaune/vert du lever au coucher du soleil. Mais cessons là notre contemplation, il faudrait peut-être songer à marcher.
  Dans un village toujours aussi désert nous empruntons la rue des fontaines, qui autrefois servaient quotidiennement à abreuver les nombreux troupeaux, pour descendre jusqu'à la combe des Maïs, encore plus bas que la semaine dernière et prendre cette fois-ci à gauche pour entrer dans le bois de Latey, une forêt de feuillus qui révèle la vraie nature de l'homme : un hêtre plein de charme, fort comme un chêne, droit comme un if, qu'un peuplier il devient saule pleureur quand il a fini son bouleau.
  Pas de rencontre intempestive avec un sanglier ou autre gibier ce qui n'est pas rare en fond de combe mais notre colonne comme à son habitude est loin d'être silencieuse, il y a longtemps qu'ils nous ont repérés et se sont planqués pour nous laisser maîtres des lieux.
  Nous débouchons sur une clairière envahie par un terrain de moto cross, mais pas âme qui vive, pas de moteur qui vrombit, pas de cris de spectateurs, tout est figé dans un silence assourdissant et des herbes folles en prennent à leur aise se jouant du tracé qui s'efface peu à peu...
Rappelez-vous, nous étions passé par là, un après-midi de janvier 2016, eh oui le temps passe si vite ! guidés alors par Jean-Yves depuis le Bois Brûlé mais la température n'était pas du tout la même, nous avons plus de chance aujourd'hui, grand ciel bleu comme en plein été.
  Sans aller plus loin, nous prenons un sentier à gauche qui remonte dans la forêt jusqu'au village. Les bas-côtés sont tapissés par l'ail des ours dont les fleurs sont prêtes à éclore et éparpillées ici et là les premières orchidées sauvages et les derniers myosotis. Encore un effort avant de déboucher sur la route et de rentrer au bercail.
  Et si nous goûtions ma confiture de pissenlits ? Elle a un goût de fleurs des champs, de miel, un vrai délice, je parie que vous en avez l'eau à la bouche ? Je vous en garde un pot pour plus tard ?
  A propos de la combe des Maïs, jeudi prochain j'ai envie de vous raconter un souvenir d'enfance... En attendant le dé-confinement programmé au 11 mai, mais... prenons grand soin de nous.
Michèle









vendredi 17 avril 2020

Tour de la zone confinée = PI x 2 r (1) = 6,28 km... le 16 avril 2020

  Après un weekend pascal sans pouvoir réunir tous ses œufs dans le même panier je vous sens un peu 'flagada' aussi je vous propose une sortie revigorante à l'air libre. Osez osez Joséphine !
  Nous allons sortir de notre zone de confort, eh oui nous y avons droit ! une heure quotidienne dans un rayon de un km, chacun muni d'une attestation de déplacement dérogatoire dûment complétée. Vous pouvez l'imprimer, la photocopier, la découper dans votre journal local, l'écrire ou la rédiger avec des pâtes alphabet tout dépend du temps et des moyens dont vous disposez ?
   En avril ne te découvre pas d'un fil, la bise sur les hauteurs souffle généreusement et rosit nous joues sans se gêner, alors restons couverts et en avant pour l'aventure, franchissons le portail et envahissons le village quasi désert, pas un chat, la route est toute à nous.
Ce jeudi nous allons explorer l'hémisphère nord/est de la commune. Il ne s'agit pas seulement de se dégourdir les jambes; en tenant une bonne cadence pour rentrer dans les temps impartis, nous pourrons même avoisiner les 5 km. Je compte sur vous.
   Tout de suite nous prenons à droite et descendons le village en direction de la combe des Maîs, départ en douceur. Si nous levons la tête, à l'horizon, nous pouvons contempler niché dans les arbres en fleurs le hameau de Lucelans et deviner caché derrière les sapins plus à droite, le monument de la Résistance Comtoise.
   Finies les pâtures qui longeaient de part et d'autre du sentier, nous entrons dans la forêt où, en février le sous-bois n'était qu'un immense tapis blanc formé par une multitude de nivéoles ou perce-neige remplacées aujourd'hui par quelques anémones, myosotis, 'sabots du bon dieu'...
Tendez bien l'oreille peut-être entendrons-nous parmi le gazouillis des oiseaux, le coucou ? Avez-vous au moins une pièce au fonds de vos poches ? Zut c'est reparti pour une année sans le sou ! Et d'entonner tous en chœur : dans la forêt lointaine, on entend le coucou, du haut de son grand chêne, il répond au hibou, coucou hibou, coucou hibou coucou...
   Mais vous avez vu l'heure ? il faut penser à rentrer au bercail, si nous continuons tout droit nous arriverons à proximité du monument de la Résistance Comtoise, nous serions hors périmètre et hors délai autorisés donc nous tournons tout de suite à droite, remontons le chemin par le passage canadien pour atterrir sur la route et reprendre la direction du village, sans possibilité de faire un détour par les Essarts pour y cueillir un dernier bouquet de jonquilles.
Un dernier chemin, ombragé par une voûte formée en grande partie de noisetiers nous permet, entre les branchages, d'admirer le village comme tapis sur une énorme taupinière, qui se dore au soleil. Les bas-côtés sont ornés de violettes bleu pâle non odorantes, de pervenches, de boutons d'or, de coucous ou primevères des bois soit jaune soit bleu rouge violine, d'anémones. Un bouquet grandeur nature, quel régal pour les yeux.
   Toujours à droite et nous revoilà au centre du village, félicitations à tous, vous avez tenu la distance, pas trop essoufflés ? un bon décrassage de moteur ça ne peut être que salutaire, en récompense un plein paniers d’œufs pour les grands enfants gourmands que nous sommes.
En attendant jeudi prochain, comme moi, essayer de faire de la confiture de pissenlits, une première !!!
Michèle









vendredi 10 avril 2020

Confinement et pensées..... du 9 avril 2020

  Hello le soleil brille brille brille ! C'est l'été avant l'heure, le monde est vraiment déboussolé.
Le rituel avant chaque départ c'est faire une photo de groupe et compter les participants. Ne croyez pas que depuis trois semaines, j'ai zappé. Je vous sais fidèles au rendez-vous, pas la peine de vous cacher derrière vos lunettes de soleil, vos masques ou sous vos chapeaux. Que diriez-vous d'une galerie de portraits à la sauce Carabosse ?
  Sur la ligne de départ, il y a le groupe de 5/6 mecs, de vrais bourrins, qui sont prêts à en découdre avant que le chef n'aie donné le feu vert, suivis justement par le chef et son binôme qui lui servira de serre-file (tous deux ont reconnu le parcours à l'avance nous concoctant une belle balade avec des pâtisseries maison accompagnées ce jour d’œufs en chocolat, hum ! Merci).
  Dans la foulée, viennent les GPS branchés mais qui ne sont pas toujours d'accord quant au chemin à suivre ni sur le kilométrage effectué, les reporters photographes toujours à l'affût d'une photo insolite, arrive enfin le peloton très hétéroclite composé en grande majorité de Michel (avec un e je suis l'exception qui confirme la règle), de Claudine en perte de vitesse, d'une belle brochette de nanas, de nombreux couples, de producteurs du terroir, de notre doyenne qui vaut son pesant d'or, de pipelettes qui ont tellement de choses à raconter qu'elles en oublient d'avancer, mais aussi de :
-Atchoum : mis d'office en quarantaine donc absent depuis le début du confinement
-Joyeux (se) : notre lilliputienne et ses éclats de rire qui résonnent à nos oreilles
-Prof (s) : le grand schtroumpf avec son bonnet bleu très calé en mycologie et le tout aussi grand érudit maître Racine très volubile en matière de flore
-Simplet : qui étudie la carte à l'envers pour finalement s'apercevoir que l'on est déjà hors cadre mais pas perdu du tout, trop tard pour semer des petits cailloux !!!
-Timide (s) : les derniers inscrits qui n'ont pas eu le temps de s'intégrer au groupe
-Dormeur (s) : mais combien sont-ils encore à ne pas avoir enregistré le décalage horaire ?
-Grincheux : ça va trop vite, pas assez vite, mais pourquoi on s'arrête... chacun se reconnaîtra
  Je n'ai oublié personne ? ah si Blanche Neige, mais elle est où ? encore endormie à rêver à son prince charmant sur un cheval blanc qui viendra la réveiller.
Aujourd'hui, nous sommes tous Blanche Neige et comme elle, nous attendons impatiemment notre 1er ministre derrière son pupitre qui nous délivrera de ce cauchemar. Nous pourrons alors nous retrouver (exit les embrassades) et repartir sur les sentiers par monts et par vaux à la découverte de notre si belle région, ça fait rêver tout éveillé !
Au fait combien étions-nous ? Je vous laisse le soin de compter et pour la photo de groupe, vous ouvrez le site, elle va vous sauter aux yeux.
Joyeuses Pâques à tous, c'est pas garanti les cloches sont bloquées à Rome... heureusement les lapins gambadent encore librement.
Michèle







vendredi 3 avril 2020

L'exploration du jour....

   La fraîcheur de ce début avril m'amène à vous proposer une sortie exploration. Vous pouvez garder vos charentaises, non ce n'est pas un poisson ! mais mettez tout de même une petite laine, nous allons prendre de l'altitude et n'oubliez pas de vous munir de lampes frontales...
Rendez-vous au pied de l'escalier, faute d'entraînement faudra y aller mollo, une volée de marches habituellement ne nous fait pas peur. Je vous rassure, dès notre arrivée sur le palier, nous ferons une pause avant de nous engager dans le grenier.
Passage risqué : se frayer un passage jusqu'à la fenêtre du fond que nous allons ouvrir en grand ainsi que les volets et surtout vos yeux et vos oreilles : quelle vue, au premier plan un énorme nuage tout cotonneux formé par les premiers arbres en fleurs, à l'horizon la chaîne des Vosges et le Ballon d'Alsace enneigé, au dessus un ciel d'un bleu limpide et clair illumine le paysage, le tout enveloppé dans un grand silence. Je vous laisse savourer, écouter, rêver et vous émerveiller. Enivrant !
   Il est grand temps de reprendre nos esprits et de poursuivre notre cheminement vers ce coin sombre de la sous-pente derrière les armoires. On dirait une grotte ? Par temps de pluie, on y entend le chant d'un ru alimenté par l'eau qui dégouline sur les tuiles et s'engouffre dans les chéneaux. Pas une grotte hantée ni la grotte de Lascaux, ça se saurait, mais tout de même une belle cavité, laissons nos yeux s'habituer à l'obscurité et pour ceux qui ne les ont pas oubliées, allumez vos frontales, les plus grands tenez-vous au centre, les plus téméraires passez donc devant, attention aux toiles d'araignées, trop tard ! avançons prudemment sans nous tenir par la main, restons prudents.
   Pas de peintures rupestres, pas de stalactites ni de stalagmites, mais plutôt la caverne d'Ali Baba façon débarras, encombrée par une quantité de trésors entassés là au fil des ans : piles de livres et de cahiers d'écoliers, un faitout émaillé, une batterie de cuisine en cuivre qui jure avec la déco actuelle tout comme la soupière et son plateau qui trônaient fièrement au centre de la table de la salle à manger, un début de collection de canettes en alu, de la vaisselle ébréchée, un lit de bébé, des jouets délaissés, un sombrero, une valise en carton, j'en passe et des meilleurs...
   Confrontés à tous ces souvenirs, nous perdons la notion du temps. L'heure tourne, il faut absolument rebrousser chemin et redescendre sur terre. Quelques étirement seront nécessaires, nous avons battus un record presque 3 m de dénivelé !!!
   Aujourd'hui boissons chaudes pour tout le monde accompagnées de beignets de carnaval, entorse au calendrier, elle est loin d'être la seule par les temps qui courent où tous nos repères sont jetés aux orties. En attendant jeudi prochain, restez au chaud et profitez-en pour ranger vos greniers.

Michèle