Villafans-Gouhenans le 4 octobre 2018

   Déjà, il fallait trouver Villafans, chacun sa route, chacun son chemin ! puis une fois sur place, par une journée d'automne idéale, le bonheur est dans le pré pour les 33 randonneurs qui sont venus découvrir ce petit coin retiré en pleine campagne haute-saônoise.

'La voie du sel et du charbon' tout un programme : au siècle dernier, une fourmilière humaine, toute une région industrielle dont les ruines sont aujourd'hui envahies par la végétation et le silence...

   Nous quittons le village en suivant le marquage bleu composé de flèches ou de petits logos usines, et le tee-shirt orange fluo de note guide Alain, pour nous enfoncer dans la forêt et très vite découvrir le puits 11 d'une centaine de m de profondeur. Les mines de Villafans alimentaient la saline de Gouhenans en combustible nécessaire à l'évaporation des eaux extraites du gisement salifère qui fonctionnait 24 h sur 24, dimanches compris.

   Au puits succède le 'chêne président' de Villafans : que de glands pour admirer sa majesté ! Chêne rouvre ou sessile, âgé de plus de 2 siècles et d'une trentaine de m de hauteur, véritable symbole de virilité, force, longévité, stabilité...

   Et voilà le village de Gouhenans, et sa saline qui fût découverte par hasard en 1828 et fonctionna jusqu'en 1936. Elle produisait du sel gemme issu de gisements constitués par l'évaporation de lacs de sel durant la préhistoire. Le site a compté jusqu'à 4 cheminées, une seule subsiste aujourd'hui, de forme carré, en brique, témoin d'un riche passé industriel, envahie par les ronces, elle défie le temps., Et rappelez vous vos cours d'histoire, le sel faisait autrefois l'objet d'un impôt extrêmement impopulaire : la gabelle.

   Au sortir du village, nombre de pommiers bordent le route, les branches croulent sous le poids des fruits qui s'amoncellent en quantité impressionnante sur le sol et chacun de croquer la pomme !

   Nous avons quitté le village pour mieux le retrouver et contempler ses maisons décorées et fleuries de façon atypique , son monument aux morts avec ses 2 canons témoins de la guerre de 14/18, son église et sa maison forte en partie restaurée sur les ruines d'un ancien château féodal, sa tour d'entrée, son alignement de bâtiments, ses jardins et ses murets de pierre en terrasse.

   Nous grimpons dans la forêt pour gagner l'autre versant qui nous offre un joli point de vue sur le village des Aynans et la vallée de l'Ognon et toujours par la forêt nous gagnons la table d'orientation de la planche de Vellefaux et son point de vue qui s'ouvre sur les contreforts des Vosges, dont le Ballon d'Alsace, la Planche des Belles Filles..., le massif de Chérimont et en premier plan, Notre Dame du Haut à Ronchamp. L'endroit très ensoleillé accueille notre pause pique-nique.

   Toujours par la forêt, nous gagnons Longevelle où les ruines de l'ancienne église construite en 1566, surplombent le village; ne reste que le clocher-porche écrêté pendant la seconde guerre mondiale par un obus américain, l'église elle-même ayant été détruite par la foudre, et la chapelle seigneuriale.

Ça monte, ça redescend ; comme au petit matin, dans le bois nous retraversons l'ancienne voie de chemins de fer vicinaux (le tacot) Ne nous reste plus qu'à regagner notre point de départ et nos foyers.

   Merci à Philippe qui avait inscrit cette rando au calendrier et à Alain qui l'a remplacé sans ménager ses efforts faisant sans cesse le lien entre les premiers qui avancent à un bon rythme et les derniers qui musardent en chemin.

   Ah ! Il fallait ouvrir bien grand nos esgourdes tout au long de la journée pour suivre les explications dispensées généreusement par notre guide en vue d'éclairer nos lanternes. Je rend ma copie, attention à la note !!!

   Une journée nature à l'image de cette toile d'araignée perlée de rosée qui brille dans le soleil matinal, des villages au charme désuet des vieilles pierres, un riche patrimoine industriel, une campagne tranquille par opposition à l'effervescence du siècle dernier. Une très belle découverte.

Michèle.

 Trace GPS