En automne, les feuillus rivalisent entre eux pour arborer leur plus belle parure qui décline toute une palette de mordoré, jaune, oranger, brique, pourpre... dont nous ne saurions nous lasser. Le comble, c'est que ce jeudi il pleut, une vraie poisse qui colle aux basques, que le périmètre imposé limité à 1 km tombe comme une sentence et que les heures égrenées au clocher sont un rappel à l'ordre permanent : nous ne pouvons atteindre la forêt et nous y promener en toute quiétude.
Pour pallier à ces contrariétés, nous allons tout de même repartir par les vergers, où les fruitiers déjà dépouillés de fleurs et fruits sont prêts à affronter l'hiver, pour gagner les pâtures où ici et là, de grands arbres trônent au milieu de nulle part, tels les chênes majestueux. Si par nos régions ils abritent du soleil ou de la pluie les troupeaux de montbéliardes, en Corse, les cochons noirs se nourrissent de leurs glands et si vous êtes patient, vous pouvez toujours planter un chêne truffier, attendre 5 ans et vous aurez peut-être plus de chance que de ramasser des morilles ?
De la même manière, vous trouverez aussi le tilleul au port tout aussi majestueux mais plus modeste, ses fleurs n'ont qu'une fonction calmante et se consomment en tisane mais ses feuilles en forme de cœur renversé sont symbole d'amour et de fidélité. La gourmandise nous perdra...
Trêve de plaisanterie, nous voilà rendu à l’orée du bois, ne nous reste plus qu'à remonter jusqu'au village, promontoire privilégié pour admirer la forêt dans son ensemble. Un tableau grandeur nature composé d'acacias dont au printemps, les grappes de fleurs mellifères sont très prisées des abeilles et délicieuses en beignets, de frênes dont les feuilles composées ne changent pas de couleur en automne mais tombent très vite et dont les fruits secs en grappes sont appelés langues d'oiseau. Ils côtoient des hêtres ou foyards reconnaissables à leur écorce gris clair dont le fruit, la faine est comestible cru bouilli ou grillé (son goût est proche de la châtaigne ou du pignon de pin).
Vous pourrez aussi distinguer quelques peupliers au port élancé, saviez-vous que c'était le général Bonaparte qui l'avait fait planter dans l'Est de notre beau pays ? des bouleaux ou bois de la boulange car il brûle très vite, des charmes aussi bien en isolé qu'en haie sous forme de charmilles, sans oublier nos sapins toujours verts qui ont inspiré traditions, croyances et superstitions...
Avant de vous lasser, j'arrête là ma litanie, à vous de compléter à votre guise le tableau en y ajoutant un rayon de soleil. J'avais bien pensé avancer la balade d'un jour pour profiter d'une météo plus clémente mais je ne voulais pas rater l'occasion de trinquer avec vous pour le beaujolais nouveau, santé et tout de bon...
Chacun dans son coin perdu, nous sommes un peu comme des tribus isolées avec peu de contact vis-à-vis du reste du monde qui se limite à l'horizon très proche de 1 km, n'auriez-vous pas envie d'aller voir au-delà si 'les dieux ne sont pas tombés sur la tête ? si il existe un monde parallèle ? Soyons fous, vous en saurez plus la semaine prochaine ...
Michèle
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