Blanquefort
- Maxane
En ce premier jour de rando, seulement 7 randonneurs
(dont 3 femmes) se lancent à l'assaut de la rive gauche des gorges du Tarn au
départ du joli village Les Vignes, ainsi dénommé parce que cultivées en
terrasse au XVIII ème siècle, construit sur les flancs du Causse de Sauveterre
en sortie de la partie la plus étroite des gorges.
Tout de suite après avoir franchi le pont qui enjambe
le Tarn, nous sommes dans le bain, ça monte dur, près de 800m à gravir somme
toute assez aisément en empruntant la plupart du temps des marches taillées
dans la roche qui nous font incessamment prendre de la hauteur et nous offrir,
à chaque virage de superbes points de vue sur la vallée, ses contreforts
rocheux et tout en bas son village en miniature et le Tarn réduit à un simple
filet d'eau. Belle escalade !
Et de déboucher tout en haut sur un plateau, aux
abords d'un joli hameau, Maxane constitué de maisons typiques en pierre couvertes
de lauze, avant de s'aventurer dans une immensité désertique, aux prémices du
Causse Méjean ici très sec où subsistent quelques fermes dont une plutôt en
friche dénommée 'Le Bruel' et de chercher un endroit abrité du soleil pour
déguster notre 1er casse-croûte, pas de quoi faire la fête ! Mais la
cueillette de mûres nous offre un bon dessert, elles sont succulentes.
Ne reste alors plus qu'à redescendre, le plus facile
me direz-vous, détrompez-vous nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge, va
falloir retrouver la 'trace', un bien grand mot qui va nous tenir en haleine
toute la semaine, car en pays inconnu rien n'est plus aléatoire que d'être sur
la 'trace' du GPS.
Et d'avancer, de reculer, de chercher dans les
broussailles, de faire demi-tour pour finalement prendre un sentier que nous
avions tout bonnement ignoré et découvrir enfin les ruines du château de
Blanquefort perché à flanc de falaise,
vertigineux, seulement 2 courageux pour les approcher au plus près.
Un bout de route, puis un sentier très pentu en
lacets, attention aux glissades inopinées, suffit de le dire et me v'là les 4
fers en l'air, ouf pas de bobo, le sac à dos a bien amorti la chute d'où
l'importance d'un bon réglage de bretelles, n'est-ce pas Christian ?
Pour terminer la boucle, nous regagnons le village,
retraversons le pont, nous désaltérons en contemplant le Tarn depuis une
terrasse qui le surplombe et avant de remonter en voiture, je prends un bon
bain de pieds dans ses eaux revigorantes.
Et pendant ce temps-là, les 18 autres font une balade de santé du côté des
gorges du Branon et hameau de la Borie sous la houlette de Christine qui
s'essaie avec succès au guidage GPS surveillant de très près la 'trace'..
Michèle
Ste Enimie
- Castelbouc
Ce matin 3 nénettes sont venues grossir les rangs pour
affronter plus de 1000m de dénivelé. Si elles avaient su, elles ne seraient pas
venues...
Le départ se fait depuis le centre en longeant le
Tarn, de vraies montagnes russes jusqu'au village de Castelbouc. Chemin
faisant, dans la bonne humeur et la fraîcheur du matin, nous admirons le
village de Prades, son église, son château qui se dresse fièrement sur l'autre
rive.
Pressés d'en découdre avec la falaise vertigineuse qui
s'offre à nous, nous prenons à peine le temps de visiter le village pour nous
engouffrer têtes baissées dans un piège tendu par le GPS. En effet, la 'trace'
passe entre 2 maisons, nous y allons franco malgré la croix jaune qui nous
alerte sans nous faire rebrousser chemin. Et très vite, nous nous retrouvons à
grimper comme des cabris, à crapahuter à travers une végétation touffue sans
véritable sentier, et pourtant semble-t-il sur la 'trace' ! Tels des
sangliers nous fonçons droit devant pour essayer de gagner la crête, et que je
te pousse et que je te tire, on n'en voit pas le bout. Heureusement Alain qui
avait traversé la combe pour explorer l'autre versant nous retrouve le chemin. Ne
nous reste plus qu'à nous frayer un passage pour le rejoindre et de continuer
allègrement sur un boulevard que dis-je, une autoroute tout à fait carrossable.
Nous suons à grosses gouttes et décidons de nous arrêter pour nous restaurer
avant de sortir de la forêt et de nous retrouver en pleine chaleur.
Aujourd'hui, le causse est différent de celui
d'hier, couvert de lavande il nous
enivre, il est plus riche aussi car à proximité des fermes éparses nous
apercevons des champs labourés et des animaux dans les près : ânes,
chevaux, vaches. Il y a même dans cet endroit perdu une gîte de charme avec une
piscine où nous plongerions bien volontiers sans nous faire prier, n'est-ce pas
Lily ? Tu rêves toute éveillée, la descente nous attend, cool au début par
un joli sentier façonné et pratiqué par des générations de tarnais avant nous
comme chemin de traverse pour rejoindre les villages en fond de vallée, à
travers la forêt domaniale constituée essentiellement de pins et de buis mais
aussi de quelques chênes. Une petite pause avant d'affronter le dernier quart
plus accidenté, rochers, cailloux, pavés, profiter d'une vue exceptionnelle sur
Sainte-Enimie qui se dore au soleil et se reflète dans les eaux du Tarn que
nous longerons à nouveau pour clore notre circuit.
A 4 nous ferons une nouvelle pause, les pieds dans
l'eau, pur moment de détente pour récupérer, faute d'entraînement, de ces deux premières journées bien remplies.
Et
pendant ce temps-là,
les 15 autres s'égayaient à travers le causse Méjean du côté de Gally Vebron où
Christine, heureusement secondée par Gérard et sa carte, dû faire face aux premières difficultés avec un GPS qui ignore tout des passages
interdits et qui galère pour retomber sur la bonne 'trace'.
Michèle
Sentier de
la grotte de Dargilan
Troisième matin, la même 'trace', un seul groupe en
vue de visiter tous ensemble en milieu d'après-midi la grotte de Dargilan au
sud de la Lozère. Si j'oublie en fin de résumé, une mention spéciale est
attribuée à Christine pour nous avoir proposé cette découverte.
Mauvais embranchement au départ du parking de la
grotte, la troupe sans consulter la 'trace', s'engage à droite dans une grande
allée, heureusement Alain et Christine très attentifs sont là pour remettre
tout le monde dans le droit chemin, à vrai dire une portion de route, les
premiers seront les derniers et... Balade champêtre à travers le Causse Noir
qui nous offre une nouvelle facette de la région. Ici, pas vraiment de
dénivelé, pas vraiment de paysages, c'est sec mais température agréable car il
y a un peu de vent. Comme partout sur les Causses de nombreux calvaires avec
des croix ouvragées qui se dressent dans le ciel, en ces lieux c'est une croix
moderne dressée sur un menhir christianisé qui porte une plaque sur laquelle
nous pouvons lire 'croix des trois évêques Mende, Nîmes et Rodez' avant de gagner le hameau de Sérigas. Dans
ces vastes étendues arides, plus de lavande mais beaucoup de chardons, la
cardabelle semblable à un soleil, fleur symbole du Larzac, une fois séchée, tel
un porte-bonheur, elle est accrochée aux portes des maisons caussenardes. Elle
côtoie la centaurée aux fleurs violettes tout comme le cardon, mais aussi
l'azurite aux fleurs bleues globuleuses ou encore le cirse aux fleurs
jaunâtres... et sur le bord du chemin ici et là de petites fleurs très
colorées, juste assez pour composer un joli bouquet à offrir à Claudine qui
marche depuis 3 jours avec une attelle suite à sa chute en juillet à Laviron.
Et de continuer gentiment sur le sentier nous ramenant à la grotte avec un
aperçu sur les premiers balcons de
Dargilan.
La grotte de Dargilan appelée aussi grotte rose, a été
découverte en 1880 par un berger qui poursuivait un renard. Première grotte
ouverte au public dès 1890, la visite comprend 1,2km de galeries et 209 marches
à descendre et donc à remonter, du coup Claudine déclare forfait et nous
attendra patiemment face à ce paysage grandiose des gorges de la Jonte
surplombées de part et d'autres par le
Causse Méjean et le Causse Noir.
Outre les classiques stalactites et stalagmites, la
vedette revient à une paroi de 200m de long sur 18m de haut, entièrement
recouverte de draperies. Elle se distingue aussi par ses couleurs, rose, brun,
ocre et blanc et dans les salles inférieures le bleu lumineux d'une eau qui
s'accumule dans des cavités peu profondes avant de rejoindre par infiltration
la rivière, 120 m plus bas. C'est la tête encore embrumée de ces merveilles que
nous regagnons l'air libre, nous en profitons pour faire la photo de groupe
avant de nous éparpiller dans les voitures. Finalement peu de souci de 'trace',
l'union fait la force.
A noter : au repas du
soir, une spécialité locale, l'aligot (purée et tome fraîche) de quoi bien se
remplir la panse...
Michèle




















Le point
sublime des gorges du Tarn
Au départ au pied de l'église du joli village de
St-Georges-de-Lévéjac sur le causse de Sauveterre, nous sommes 14 dont 9 femmes
à nous élancer à l'assaut du Point Sublime situé à seulement 1,2km. En bordure
des corniches, ce point de vue panoramique à 180° sur les gorges du Tarn, à
870m gravis aujourd'hui en voiture, réputé pour être le plus grandiose, est
situé à l'aplomb du cirque des Baumes. Le méandre du Tarn à angle droit nous
permet d'admirer l'enfilade des gorges des Détroits jusqu'au Pas de Soucy, face aux falaises abruptes du
Causse Méjean. Et pour compléter ce tableau époustouflant, levez les yeux pour
admirer comme à Dargilan, le vol des vautours fauves et des vautours moines.
Ouvrez bien les yeux et régalez-vous.
Avant de quitter cet endroit idyllique, nous en
profitons pour faire une nouvelle photo de groupe juste avant que les choses ne
se compliquent. En effet, dès notre remise en marche, nous tombons sur un
chemin interdit aux randonneurs, marche arrière, interrogations de droite de
gauche, mais très vite tout rentre dans
l'ordre, un simple détour et nous retrouvons la 'trace'. Jusqu'à midi passé,
encore éblouis par le panorama sublime que nous venons de quitter, nous suivons
comme des automates un grand chemin blanc caillouteux qui nous mène à travers
un causse vallonné et verdoyant nous faisant un peu penser aux Vosges où les
agriculteurs s'activent dans les champs. La chaleur est étouffante, difficile
de trouver un endroit ombragé pour la pause casse-croûte, nous nous
contenterons de quelques buissons à la sortie du village de Serre qui invitent
cependant à faire une petite sieste.
Pas le temps de lézarder davantage, sans plus attendre
nous reprendrons la route pour gagner enfin la forêt, avec des sous-bois
moussus, un petit sentier très confortable recouvert d'aiguilles de pins qui
serpente entre les buis, un vrai havre de fraîcheur et de douceur. Toute bonne
chose ayant une fin, nous revoilà sous la chaleur accablante du soleil pour entrer
dans le village pittoresque Les Fonts où la route n'est même pas goudronnée et
où de belles maisons traditionnelles tombent en ruine... à la sortie du village
se dresse un calvaire daté de1760. Malgré nos demandes auprès des rares
habitants rencontrés nous ne trouvons point la fontaine annoncée par Christine.
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, il faudra
parcourir encore un bon kilomètre avant de tomber sur la fameuse fontaine aux
nénuphars, nous profiterons de l'endroit ombragé pour une pause improvisée avant d'entamer le dernier
tronçon qui nous mènera tout droit aux centre du village où là encore nous nous
poserons pour nous déchausser, échanger et décider de faire un détour par le
village classé de Soulages où enfin nous sommes soulagé de voir des maisons
bien restaurées et où un habitant saisonnier répond aimablement à toutes nos
questions.
Et pendant ce temps-là, 5 grimpeurs chevronnés dont 3 femmes, s'attelaient
au col de Coperlac au départ de Sainte-Enimie, avec près de 1000m de dénivelé
qui, à leurs dires, se gravissaient facilement... en suivant bien entendu la
'trace' à la lettre.
Michèle
Les 5 autres
Quartier libre
Comme il a plu cette nuit et comme il bruine encore au
petit matin, d'un commun accord les deux randos sont annulées, aujourd'hui
chacun 'trace' sa propre voie à travers la région, de Sainte-Enimie jusqu'à
Millau, nous voilà tous dispersés.
A 6 nous gagnons le village médiéval tout proche et
sous la houlette de Marie-Thérèse, notre guide pour la matinée, nous découvrons
tous ses secrets à travers ses ruelles pavées.
La source de Burle, source miraculeuse, est au départ
de la légende selon laquelle Enimie sœur du roi Dagobert, a trouvé dans ses
eaux le remède à la lèpre qui la dévore. Elle s'installe à proximité, fonde une
abbaye qui serait à l'origine du village actuel.
La visite démarre par la fontaine de type vauclusien,
elle cache sous sa vasque bleue de 7m de profondeur, car eau chargée en sels de
cuivre, un puits d'environ 35m. De toute beauté que chacun d'entre nous a pu
admirer tout à loisir ainsi qu'un petit film qui retrace l'histoire du village
et ses évolutions depuis plus d'un siècle dont la crue de 1900 où le niveau d'eau a atteint le
deuxième étage des maisons riveraines. Une plaque en fonte émaillée apposé sur le fronton d'une maison rappelle
cette crue historique.
La suite se déroule en 16 points : chemin des
moines, chapelle Sainte-Madeleine, salle capitulaire de style roman, place du
presbytère, du beurre, aux Oules ou poteries, du Plo en occitan surface plane,
la halle au blé avec sa pierre creuse pour mesurer le grain, rue de la combe
avec les vestiges du rempart oriental, rue basse autrefois rue principale... et
enfin ses échoppes pour un peu de lèche-vitrines.
Je les abandonnerai aux portes du restaurant pour
rejoindre le centre, m'y restaurer avant de gagner à 5 le viaduc de Millau,
véritable œuvre d'art inaugurée en 2004, pont à haubans franchissant la vallée
du Tarn dans le département de l'Aveyron. Conçu par Michel Virlogeux, il mesure
2,460km, il compte 7 piles où la tour Eiffel pourrait être couchée entre
chacune d'elle, il a coûté 400 millions
d'euros.
Avec le soleil revenu, cette belle journée grande
vadrouille à travers les gorges du Tarn qui offrent des paysages à couper le
souffle en toute liberté, fut appréciée à sa juste valeur par chacun d'entre nous
qui retrouva aisément sa 'trace' pour rentrer au centre.
Michèle
Ste Enimie - Castelbouc
Avec une météo incertaine, difficile de décider 24h à
l'avance de quoi demain sera fait et comment organiser une nouvelle et dernière
journée. Rando pas rando ? Casse-croûte, repas chaud au centre ou
resto ? Finalement les 2 randos programmées sont annulées mais Michel
propose un aller-retour jusqu'à Castelbouc pour qui le voudra bien, en suivant
tout bonnement la 'trace' validée lundi
matin.
Aujourd'hui c'est donc tout et n'importe quoi, je
m'explique :
14 personnes déclarent forfait et veulent encore
profiter à leur guise de cette belle région
11 randonneurs prennent le chemin de Castelbouc en
suivant le Tarn
3 rejoignent le village en voitures
Tout ce petit monde effectue la visite du village en
ne se contentant pas de la place centrale, de ses rues pavées, de ses maisons
en pierre, de son énorme four à pain, mais en découvrant le long des berges du
Tarn, les ruines éventrées du château médiéval juché sur un piédestal isolé,
dominant un hameau aux maisons creusées en troglodytes dans les porosités du
calcaire avec leurs façades en pierre adossées à même la paroi rocheuse, site
monumental et grandiose qui se mire au soleil, de toute beauté.
Castelbouc, un site étrange qui appelle des légendes.
'Il y a celle du fameux four si grand et si vaste qu'avant même d'en avoir fait
le tour, le pain qu'on y met est déjà cuit' et une plus croustillante, 'celle
du vieux seigneur qui, au temps des croisades, était resté seul homme parmi ses
sujets dont il tenait à satisfaire tous les désirs.... la croisade dura si
longtemps qu'il ne put tenir jusqu'au bout, lorsque son âme s'envola, on vit
planer sur la tour du castel un énorme bouc'.
Pour continuer notre périple :
6 rentrent en voitures dont notre intrépide Claudine
2 font le retour par les berges du Tarn au pas de
courses pour ne pas rater le repas chaud
6 qui ont pris le pique-nique s'installe en bordure de
rivière pour contempler ce site exceptionnel avant d'entamer le retour à un
rythme plus régulier
3 courageuses, délestées de leurs sacs à dos,
poursuivront jusqu'à Sainte-Enimie pour y déguster une glace bien méritée
et 1 dernier bain de pieds avant que le soleil ne
s'éclipse derrière les falaises.
A des heures différentes, les 25 rentrent au centre et
s'attaquent à boucler les valises.
Belle semaine, très belle
région, météo agréable, finies les jolies colonies de vacances, merci les
organisateurs, les chefs de file, la MPT et tous les joyeux participants, tous
les ans on voudrait que ça recommence... rendez-vous est pris pour l'an
prochain, la 'trace' vous invite dans le Vercors.
Michèle