Dernier jeudi de septembre, beau
ciel bleu mais le thermomètre affiche seulement 2 degrés à notre arrivée sur le
parking de la source de la Loue, commune de Ouhans; à glagla, je ne veux pas
sortir de la voiture ! Pour la plupart des 12 présents 1/3h 2/3f, bonnets et
gants font leur apparition. Pas de bavardage inutile, sans crier gare,
Jean-Michel a déjà embrayé la première et nous nous précipitons à sa suite pour
affronter sans échauffement aucun, plusieurs volées de marches, très vite
enlever des épaisseurs et grimper, grimper encore à travers la forêt de la
Haute Vallée de la Loue, pays de Courbet, célèbre peintre franc-comtois.
Nous débouchons sur une clairière
clairsemée de colchiques où aussitôt nous fredonnons une chanson bien connue,
lieu-dit Grange Carrée, où paissent des vaches 'pandas' à proximité de
l'auberge du Moine, zut trop tôt pour une croûte aux champignons et un bon jambon de montagne, j'en connais qui
salivent ! De là nous continuons de grimper pour gagner les 2 belvédères du
Moine, points de vue sur les gorges de Noailles, différentes des gorges du Tarn
mais tout aussi envoûtantes, la vallée de la Loue, un régal pour les yeux et
son chapelet de villages jusqu'à Ornans d'un côté et sur Pontarlier de l'autre
avec en face même hauteur Hautepierre-Le-Châtelet et tout en bas Mouthier-Haute-Pierre
où nous devons casse-croûter, bonjour la
descente, ça promet !. Ici, la Loue a creusé un canyon profond (entre 150 et
350m) et sinueux au cœur d'un massif calcaire, de corniches arides, de falaises
rocheuses, Ce site est le théâtre idéal pour un ballet aérien, de longs vols
planés ou de piqués vertigineux, orchestré par les faucons pèlerins, les hiboux
grands ducs, les circaètes...
Pas le choix, faut redescendre,
mais surprise chemin pas trop abrupt, en lacets d'abord dans la forêt puis
carrossable mais plus corsé car pentu, cimenté, très glissant, faites
attention, trop tard, ça dérape, jusqu'à la chute pour Lily mais c'est
Jacqueline qui attrape une bosse sur la main ! Vous avez dit bizarre, comme
c'est bizarre... et après avoir franchi le pont sur la Loue, nous voilà au
village, un beau lavoir, pas d'endroit adéquat pour se sustenter aussi nous
décidons de continuer. Quand Agnès prend les choses en mains, elle ne fait pas
semblant, le site verdoyant de Tivoli, un espace aménagé avec des tables en
bordure de rivière nous accueille, il y a même un accordéoniste et une chorale
improvisée pour me chanter un joyeux anniversaire. Merci et bon appétit, elle
est bonne ta soupe M-Thérèse ? et la tienne Francine ? Prévoyantes les nanas !
Pâtes de fruits, muffins, et gâteau sans bougies ont bien amélioré l'ordinaire.
Pour le retour, le sentier sera
très accidenté, un panneau est là pour
nous avertir de la dangerosité des lieux, du risque d'éboulis, il faut être
vigilants. Sur près de 4 km ça monte, ça descend, de vraies montagnes russes
humides avec rochers, cailloux, racines, escaliers, passerelles... et toujours
en contrebas la Loue qui s'écoule mélodieusement, inlassablement en cascades,
chutes, dans un camaïeu de bleus qui jouent avec la lumière.
Chemin faisant, nous nous
écarterons un peu pour faire un aller-retour jusqu'à la grotte des faux
monnayeurs très difficile d'accès, selon la légende on y fabriquait de la
fausse monnaie, pour gagner ensuite juste en dessous, la source du Pontet et sa
cascade, 'si on avait su, on aurait coupé tout droit'. Dans les sous-bois
moussus et humides, ornés de nombreuses scolopendres ou langues de cerf et
autres fougères, nous trouverons une colonie de 'hypholoma fasciculare'
champignons immangeables car très amers, faut voir la grimace du gars qui teste
et de ceux qui regardent ! et aussi une paire de lunettes égarées, je vous
laisse deviner à qui elles appartiennent...
Juste après avoir dépassé la
centrale hydroélectrique, tous nos efforts sont récompensés en arrivant à la
source de la Loue, résurgence du Doubs, elle surgit d'une caverne creusée dans
une paroi de plus de 100m de haut, dans un bruit assourdissant, dépaysant et
majestueux, le clou de la journée.
Nous quitterons ce lieu magique
pat une voie médiévale marquée de rainures creusées à même la roche, véritables
rails qui guidaient les chariots leur évitant de verser dans le fossé ou de
heurter les rochers.
Merci Agnès et Jean-Michel, si
déjà 2 fois reportée, à la faveur d'une agréable journée d'automne, cette rando
classée difficile, a récolté tous nos suffrages pour être reprogrammée en 2022.
Michèle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.